La chasse dans le Doubs
La chasse dans le Doubs, c'est :
- un territoire chassable de 445 000 ha dont 225 000 ha de bois,
- un réseau associatif dense avec plus de 700 associations de chasse adhérentes,
- des pratiques de chasse diversifiées.
- Organisation de la chasse
- Pratiques et modes de chasse
- Les valeurs partagées par les chasseurs du Doubs
- Les principes défendus
- Courbet et Pergaud, deux chasseurs emblématiques du Doubs
- Catégories socio-professionnelles des chasseurs
- Les femmes chasseurs
- L'âge des chasseurs du Doubs
Organisation de la chasse
Le Doubs, à l’instar de 28 autres
départements, est
« à ACCA obligatoire ».
Les ACCA (Associations Communales de Chasse Agréées) et AICA (Associations Intercommunales de Chasse Agréées) découlent de la loi Verdeille du 10 juillet 1964. Cette loi, dans un souci de structuration de la chasse basée sur la gestion des grands territoires, oblige les propriétaires de terrain d’une surface inférieure à 20 hectares (40 dans le Doubs) à adhérer à l’ACCA ou l’AICA.
La création des ACCA, en application de la loi Verdeille, a eu lieu en 1972 et 1973 pour l’ensemble des communes du Doubs.
Les propriétaires de plus de 40 hectares d’un seul tenant peuvent faire une opposition cynégétique, afin de se réserver le droit de chasse pour leur territoire. Il s’agit alors d’une chasse à caractère privé.
Enfin, quelques lots domaniaux sont proposés en adjudication, tous les 12 ans, par l’Office National des Forêts. Cependant, vu la faible importance des forêts d’Etat dans le Doubs, les surfaces concernées restent marginales.
De manière synthétique, les 765 sociétés de chasse du département se caractérisent comme suit :
Type de société |
Nombre |
Composition moyenne du territoire |
ACCA |
518 |
50 % forêt, 33% pâtures, 17 % cultures |
AICA |
43 |
50 % forêt, 33% pâtures, 17 % cultures |
Sous-total |
561 |
50 % forêt, 33% pâtures, 17 % cultures |
Chasses privées |
190 |
75 % forêt, 20% pâtures, 5 % cultures |
Chasses domaniales |
14 |
100 % forêt |
Pratiques et modes de chasse
Jusqu'à la fin des années 70, le mode de chasse traditionnellement pratiqué dans le département était la chasse individuelle du lièvre à l’aide de chiens courants.
Depuis 30 ans, parallèlement à l’augmentation de la superficie forestière et à l’instauration des plans de chasse pour le grand gibier, la chasse collective en battue aux sangliers et chevreuils s’est imposée progressivement.
En battue, l’utilisation de chiens courants reste la pratique majoritairement adoptée même si d’autres modes de chasse du grand gibier voient le jour sur le département du Doubs : approche / affût du brocard et sanglier l’été et chasse du chamois à l’approche en automne / hiver.
Constatant la raréfaction du petit gibier sédentaire de plaine et principalement du lièvre, les amateurs de chasse devant soi se sont peu à peu tournés vers la chasse de la bécasse au chien d’arrêt, alors qu’il s’agissait d’une pratique marginale au début des années 70.
La chasse des grives et des geais dite « chasse aux oiseaux » effectuée à l’affût avec des appeaux ou en longeant les haies constitue une pratique cynégétique habituelle de nombreux chasseurs du Doubs.
En parallèle à ces tendances de fond, nous observons l’émergence d’autres pratiques cynégétiques :
-d’une part des pratiques nouvelles telles que la chasse à l’arc (250 pratiquants pour environ 500 chasseurs formés à la chasse à l’arc), la chasse à l’approche et à l’affût du grand gibier en tir d’été (1000 chasseurs ont suivi la formation obligatoire) et la chasse à l’approche du chamois (900 chasseurs ont suivi la formation obligatoire).
-d’autre part, des modes de chasse traditionnels au département et qui séduisent à nouveau. Ainsi deux équipages de vénerie à pied sur lièvre se sont récemment constitués dans le pays cynégétique Loue-Lison, alors que le dernier équipage (le rallye Clerval) avait cessé son activité en 1955, et que le département du Doubs comptait plus de 10 équipages de vénerie au 19ème siècle.
Les valeurs partagées par les chasseurs du Doubs
Les valeurs partagées par les chasseurs du Doubs et les principes défendus sont issus du Schéma Départemental Gestion Cynégétique (SDGC) 2011 / 2017 validé par le Préfet. Le SDGC devra permettre de péréniser la chasse autour des 3 orientations suivantes:
- Une chasse économiquement viable :
La chasse dans le Doubs doit rester accessible au plus grand nombre, tant par le prix de la validation du permis de chasser que par celui de l’accès au territoire. Elle doit contribuer à maintenir des activités économiquement viables également pour les partenaires agricoles et forestiers. Elle doit, enfin, rechercher l’équilibre entre la participation des chasseurs et les charges de gestion de l’activité.
- Une chasse socialement équitable :
Elle doit rester accessible à tous, quelque soit la classe sociale, l’âge, le sexe, l’origine géographique (urbains/ruraux), les modes de chasse pratiquées, etc.
- Une chasse écologiquement responsable :
La chasse assure la gestion des habitats et le suivi des espèces, de plus, les prélèvements cynégétiques doivent tenir compte de la dynamique des populations.
Les principes défendus
1. Défendre les valeurs éthiques associées à la pratique de la chasse: cordialité, respect d’autrui, de la faune sauvage et du gibier, de l’environnement, des différents modes de chasse pratiqués, etc. Par ailleurs, la qualité de l’acte réalisé et le maintien des pratiques cynégétiques doivent primer sur le tableau de chasse.
2. Affirmer et afficher le rôle des chasseurs en tant que gestionnaires de la faune sauvage et de ses habitats. Les chasseurs disposent d’importants atouts dans ce cadre : connaissances approfondies des milieux et des espèces, réalisation de nombreux suivis et participation à des programmes scientifiques, par exemple.
3. Assumer le fait d’être chasseur et refuser de limiter l’acceptation de la chasse au seul rôle qu'elle assure en matière de régulation des espèces. La chasse reste avant tout un loisir légalement autorisé dont l’accès au plus grand nombre constitue l’un des acquis de la Révolution française. Par ailleurs, les chasseurs assument pleinement leur relation avec le monde sauvage intégrant l’acte consistant à prélever des animaux.
4. Développer une gestion environnementale concertée plutôt qu'une sanctuarisation des espaces ordinaires ou remarquables. En effet, protéger la nature en la plaçant sous cloche constitue pour les chasseurs du Doubs une vision obsolète de la conservation. Ils s’inscrivent dans une protection active de la nature « ordinaire » en conservant les activités en place et en impliquant les acteurs locaux.
5. Rejeter le concept de zones d'exclusion en reconnaissant à la faune la liberté de se déplacer et de s'implanter dans les milieux qui lui sont favorables. La faune sauvage n’appartient à personne, elle doit rester libre de se mouvoir.
6. Garantir le maintien de la diversité des modes de chasse autorisés et préserver la culture cynégétique qui en résulte. Faciliter leur expression y compris pour les modes de chasse ou procédés minoritairement pratiqués : chasse à l’arc, petite vénerie, etc.
7. Refuser un développement économique et cynégétique exclusivement axé sur celui du grand gibier au profit d’actions favorables à la petite faune chassable et intéresser les chasseurs à la conservation de ces gibiers. En contrepartie d’une politique de développement modéré de la grande faune, la Fédération attend un soutien opérationnel de ses partenaires agriculteurs et forestiers pour lui permettre d’atteindre cet objectif.
8. Privilégier le dialogue et la cohabitation avec les utilisateurs de la nature et non le partage de l’espace. Les chasseurs refusent toute notion de partage spatio-temporel entre les activités de nature. Ils choisissent la voie de la cohabitation sécurisée dans l’espace rural.
9. Valoriser l'image de la chasse et favoriser une perception positive, plus objective en mettant en exergue les contributions positives des chasseurs du Doubs à la préservation de la biodiversité et à la gestion raisonnée de la faune.
Courbet et Pergaud, deux chasseurs emblématiques du Doubs
- Louis Pergaud: celui qui obtint le prix Goncourt en 1910 est un chasseur passionné et aguérri. Publié en 1912, le "Roman de Mirault" reste un livre incontournable pour tous les chasseurs.
--> Cliquez ICI pour avoir plus d'informations sur le rapport qu'avait Louis Pergaud avec la Chasse.
- Gustave COURBET: ce peintre a aimé la chasse, on en retrouve la preuve dans ses oeuvres. Il abandonnait d'ailleurs volontier son pinceau pour son fusil de chasse.
--> Cliquez ICI pour avoir plus d'informations sur le rapport qu'avait Gustave COURBET avec la Chasse.
(Les documents d'archive proposés au téléchargement sont issus d'un "dossier chasse" paru dans la revue "PAYS COMTOIS")
Catégories socio-professionnelles des chasseurs
Le chasseur est traditionnellement identifié au monde agricole et à la propriété terrienne. Une enquête a démontré que la réalité est assez différente puisque les ouvriers et les retraités constituent les deux groupes prépondérants parmi les chasseurs du Doubs (à l’instar de la tendance nationale).
Ce sont donc des catégories aux revenus moyens ou modestes qui représentent la plus grande proportion des chasseurs du département (65 %).
La part des agriculteurs est faible (5%) et inférieure à la tendance nationale. Ces derniers sont moins représentés que les employés, commerçants et artisans.
Les femmes chasseurs
Même si elles ne représentent pas la majorité, on constate un nouvel engouement des femmes pour la pratique de la chasse. On ne trouvait que 1,5 % de femmes parmi les chasseurs en 1987. Aujourd’hui cet état de fait est en train de changer doucement, car plus de 250 femmes (soit environ 3 %) chassent dans le Doubs et le nombre de candidates féminines à l’examen du permis de chasser avoisine désormais 15 à 20 % de l’effectif total.
Par ailleurs le Conseil d’Administration fédéral confirme cette tendance. En effet, il compte trois élues (20% des administrateurs sont des femmes) et est le plus féminisé de France, actuellement.
L’âge des chasseurs du Doubs
La classe d’âge la plus représentée est celle des 46-65 ans (43 %) tandis que les jeunes chasseurs âgés de 16 à 25 ans constituent un groupe assez réduit (9 %). L’âge moyen du chasseur du Doubs est de 51 ans. La tendance nationale met également en exergue un vieillissement notable des chasseurs.
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